West Highland Way, second épisode

4 septembre

Arrivée à Édimbourg. Temps frais et variable. Il va le rester pendant tout mon séjour, avec des températures oscillant entre 5 et 15 degrés. Voyage en car vers Buchanan Station, à Glasgow. Là-bas, j’attends ma correspondance pour Drovers Inn où je reprendrai le cours de ma randonnée le long du WHW. Je me tiens devant un panneau sur lequel est affiché le plan de Glasgow. Un homme portant l’uniforme de la société de transport en car s’approche de moi et me demande si je viens d’Allemagne. Il repère les Allemands aisément, car il a constaté que la plupart d’entre eux portent un sac à dos Deuter. Il prend depuis quelque temps des cours pour apprendre la langue de Goethe, juste comme ça, pour le plaisir.

Transfert en car jusqu’à Drovers Inn. Je retrouve le terrain de camping de Beinglas Farm. Les midges traînent toujours dans le coin. Cependant, leur nombre semble avoir bien diminué par rapport à juin. Des campeurs pour l’essentiel originaires de pays ouest-européens, auxquels s’ajoutent des Tchèques, ont planté leur tente là. C’est la version camping du programme Erasmus, enrichie par la présence de pas mal d’Américains venus tâter du WHW.


5 septembre

Réveil dans la fraîcheur matinale. J’ai eu froid aux pieds la nuit dernière durant laquelle le mercure est tombé à 5 degrés. Va falloir trouver une solution à ce problème. Je me paie un Scottish breakfast roboratif en compagnie de deux jeunes Italiens sur le chemin du retour à Brescia. Je suis en forme et prêt à en découdre avec la route. Elle me mènera aujourd’hui à Tyndrum, 19 km plus au nord.

J’entre enfin dans la région des Highlands telle qu’on la voit en photo dans les guides touristiques. Les arbres se raréfient. La terre ne laisse pousser que de l’herbe, de la bruyère et quelques conifères. Partout, des collines et des montagnes arrondies qui atteignent environ mille mètres d’altitude. Le tracé du chemin épouse le plus souvent le lit de vallées en auge. J’avance en longeant ces grands ballons de terre et de roche. De temps en temps, la perspective s’ouvre sur d’autres vallées, sur des plaines où le regard porte loin. Et partout, de l’eau, des lochs plus ou moins vastes, des torrents plus ou moins larges. Ces derniers sont comme des petits fils blancs zébrant les pentes jaunes, vertes et noires. Lorsqu’ils croisent le chemin, leur cours sature d’eau la tourbe sombre où les chaussures du randonneur s’enfoncent. Les lochs présentent un visage dont les traits varient selon les humeurs du ciel. Celui-ci domine le décor dans tous les sens du terme, il donne le la et tout le reste en découle. Cependant, le ciel écossais est extrêmement capricieux. Les randonneurs du WHW font très vite l’expérience des quatre saisons condensées en un seul jour. Les précipitations sont très localisées, je vois parfois la pluie s’abattre à quelques centaines de mètres de moi, puis au gré du vent s’éloigner ou bien venir balayer la zone où je progresse. Sur le chemin, j’engage la conversation avec un petit groupe d’Écossais venus marcher tout le long du WHW pour fêter les soixante ans de l’une d’entre eux. Je vais les revoir quotidiennement jusqu’à samedi, à un moment ou l’autre de la journée.

Arrivée à Tyndrum sous la pluie. Installation de la tente sur le terrain de camping du By the Way Hostel and Campsite, dîner seul dans un petit café-restaurant et achat de chaussettes épaisses pour ne plus avoir froid aux pieds. Il pleut abondamment et cela va durer toute la nuit. De retour au camping, je m’assois à une table placée sous un préau. Une dizaine de personnes sont aussi là, à l’abri des intempéries. Certaines se font leur popotte. Je reconnais des visages déjà aperçus hier. On fait connaissance, on parle du chemin, de son coin d’origine, de choses diverses et variées. Je rencontre pour la première fois Andreas, Vickie, Olie, Bernhard, Denise, Marion, Arnaud, Albrecht, Stefan et d’autres encore. Nous allons former une petite communauté de randonneurs qui se reverront chaque jour jusqu’au bout pour marcher, converser, boire un coup et manger ensemble. Sur le WHW, c’est comme au Liverpool FC : “You’ll never walk alone”.

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6 septembre

Au programme du jour, l’étape la plus longue de la semaine : 28 km depuis Tyndrum, en passant par Bridge of Orchy, puis par les tourbières de Rannoch Moor, jusqu’au camping du Glencoe Mountain Resort. Je parcours des territoires majestueux, où le regard se perd dans l’horizon lointain. Quelques moutons à la tête noire paissent çà et là dans ce vaste décor, ainsi qu’une poignée de vaches au long poil roux. Le sol tourbeux est gorgé d’eau. Rien ne bouge sur les lochs. Juste quelques ridelles se propagent au gré du vent sur leur surface. Le chemin est en revanche très fréquenté. Je ne m’y attendais pas à cette période de l’année. Cela cause parfois un peu de gêne quand je double une personne qui me redépasse cent mètres plus loin, au moment où je prends une courte pause pour contempler le paysage. Je fais un bout de route avec Vickie et Olie, deux charmantes Pragoises étudiantes en médecine. Aussi, avec Andreas qui travaille aux impôts du côté de Lüneburg. Et encore avec Denise et Bernhard, des anars écolos viennois. Dans l’ensemble, nous avons droit aujourd’hui à de belles éclaircies qui illuminent la lande et les sommets. Une poignée de rayons traversent de temps à autre un trou dans les nuages et viennent frapper une pente verte. Alors, les torrents blancs se mettent à briller intensément. Les nuages en constante recomposition produisent un spectacle fascinant. Ils se font et défont. Enfin, ils s’amassent en un épais bloc gris foncé, le brouillard nous enveloppe et les gouttes de pluie commencent à tomber.

J’arrive sous des trombes d’eau à Glencoe, un des hauts lieux du WHW. Mauvaise surprise pour les gens sans réservation, dont je ne fais pas partie : le terrain de camping affiche complet. Tous mes camarades randonneurs devront s’installer plus bas dans la vallée, à proximité d’un hôtel fermé cette année pour cause de travaux. Seule Vickie, qui a le caractère bien trempé, décide quand même de planter en douce la tente qu’elle partage avec Olie à quelques pas de la mienne. Nous mangeons ensuite tous les trois au resto du camping. Nous apprenons à mieux nous connaître. Un vrai bon moment passé ensemble. Puis, alors que le soleil se couche, nous assistons à un phénomène comme j’en ai vu rarement, une sorte d’apparition. Le genre de chose à vous faire croire aux fées et aux elfes censés peupler ces contrées du Nord-Ouest. Je me souviens d’avoir vu dans le temps avec Élisabeth et les enfants un arc-en-ciel complet, gigantesque, à une vingtaine de kilomètres au sud d’Aurillac. Il occupait tout l’espace, d’un bout à l’autre de l’horizon. Cette fois-ci, à Glencoe, un amas nuageux flotte à basse altitude au-dessus d’une large vallée située à quelques encablures de nous. À travers la grande baie vitrée du restaurant, on distingue nettement les fils de pluie arrosant toute la zone. Puis, le soleil se glisse derrière une montagne et ce faisant, envoie ses rayons à l’horizontale frapper les gouttes s’abattant sur le sol. Cela ne produit pas d’arc-en-ciel, mais plutôt une fulgurance, un halo éblouissant, mouillé, jaune et orange. La scène dure autour de dix minutes. Plein de gens interrompent leur dîner pour se rendre dehors et admirer ce spectacle inoubliable.

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7 septembre

Seulement 16 km à avaler aujourd’hui. Autant dire : du nanan. Une agréable journée de promenade avec le Blackwater Hostel de Kinlochleven en ligne de mire. J’avance dans une large vallée en U. Le paysage est somptueux, mais la présence trop insistante d’une route à quelques centaines de mètres du chemin gâche en partie le plaisir. Tout un tas de véhicules roulent bruyamment sur la longue bande de bitume. Par moments, le moteur pétaradant d’une moto fait vibrer l’air, la végétation, tout le décor. Ce matin, il y a pas mal de trafic sur le sentier aussi. Un long convoi de randonneurs plus ou moins dense progresse sans hâte sur un terrain relativement plat à flanc de montagne. Au bout de 5 km environ, le chemin se colle à la route juste avant de la quitter abruptement en obliquant plein Nord. À cet endroit de dernier contact, une perspective s’ouvre dans la direction opposée sur une très belle vallée isolée, verte, large, sans rien, ni route, ni chemin, et gardée en son entrée par des montagnes de forme triangulaire.

Maintenant commence l’ascension de Devil’s Staircase. Ce secteur a été autrefois aménagé avec des morceaux de roche en guise de pavés pour faciliter le passage des gens. Et autant que je sache, le tracé du WHW épouse pour l’essentiel celui de voies empruntées jadis par les militaires, les commerçants, paysans, voyageurs, etc. Bref, il s’agissait de l’axe principal de communication qui tomba en désuétude une fois que fut achevée la construction de l’infrastructure routière et ferroviaire. La montée de Devil’s Staircase s’avère facile, malgré un nom propre à éveiller les craintes du randonneur. Arrivée tranquille en milieu d’après-midi dans le petit village de Kinlochleven. À l’entrée, sur la droite, le terrain de camping du Blackwater Hostel. Bernhard et Denise y ont déjà pris leur quartier. Cette dernière me dit qu’ils ont réservé une petite place pour ma tente juste à côté de la leur. Sympa.

Peu de temps après, on se retrouve à la terrasse du Highland Getaway Inn. Nous voici partis pour une soirée qui s’annonce assez arrosée, surtout pour Bernhard. Je converse un bon bout de temps avec lui. Un jeune Viennois au caractère bien trempé, fils de tenanciers de bar, il fume et boit un peu trop, en tout cas ce soir-là. C’est un grand lecteur féru de philosophie qui, selon ses dires, aurait pu s’intégrer dans le “système” en prenant le chemin des études de troisième cycle, mais qui au final a préféré devenir moniteur d’escalade plutôt que disons, ingénieur en informatique. Il aime transmettre sa passion et son savoir-faire, particulièrement aux gamins. Anti-conservateur, anti-libéral, et en conséquence fort mécontent de la situation politique actuelle en Autriche, il considère que la mentalité Red Bull, cette obsession pour la performance associée aux sports extrêmes, c’est quand même de la bonne grosse connerie. Sur ce point-là, je le rejoins sans hésiter et trinque avec lui pour marquer mon approbation. Son côté grande gueule lettrée me rappelle Roland, mon collègue d’antan à l’institut universitaire de recherche. Ces deux-là appartiennent à cette race d’individus qui arrivent à rester intéressants dans la conversation alors que les grammes d’alcool s’accumulent inlassablement dans leur circulation sanguine. C’est remarquable. Au cours de la soirée, j’ai aussi l’occasion de causer avec des gens plus modérés question picole et vision du monde, et au demeurant bien sympathiques : Albrecht et Stefan, deux étudiants en médecine à Magdeburg, Andreas, mon copain des impôts, et enfin Arnaud et sa grande soeur Marion, des jeunes Français avec qui je ferai plus ample connaissance une fois arrivé à Fort William.

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8 septembre

Dernière journée de marche. 24 km à parcourir jusqu’à une borne située à côté d’un pub à Fort William. Elle marque le point final du WHW, un chemin long de 154,5 km. Tout en progressant dans une large vallée en U, une de plus, je discute avec un Gallois d’une soixantaine d’années. Dans notre petite communauté de randonneurs, on en trouve certains qui laissent une société de transport transférer leurs bagages vers l’étape suivante. Il y en a aussi qui ont réservé leur nuitée dans une chambre cosy. Et puis, on compte ceux qui portent tout leur barda et dorment sous la tente. Le marcheur du Pays de Galle fait partie de cette espèce-là. Je l’avais déjà repéré quelques jours plus tôt en pleine discussion avec un gars de Rotterdam. Le Brexit l’exaspère. Il racontait que l’ex-ministre Boris Johnson s’était fait autrefois virer du Times, car il avait bidonné des articles. Je ne savais pas que ce Trump à la mode anglaise avait été journaliste. À propos du portage de tout le barda sur les épaules, j’ai croisé des gens cette semaine avec, selon moi, un sac à dos bien trop rempli. Vickie et Olie estiment par exemple qu’elles trimballent une charge de 20 kg chacune depuis le début de leur périple. Quant à moi, je suis fort satisfait d’avoir minimisé le poids de mes affaires à environ 8 kg.

Nous nous approchons d’une maison en ruine. La vie a dû être rude jadis pour les paysans du coin. Çà et là, des moutons épars sur le flanc des montagnes. La vallée fait un coude à droite. Le chemin va bientôt descendre vers la destination finale du WHW. Soudain, un homme surgit devant moi en courant dans la direction opposée. Il est maigre. Un de ses genoux saigne légèrement. Il porte un dossard numéroté et un sac “camelback”. Ses traits sont tendus par l’effort. Plein d’autres le suivent depuis Fort William, en se déplaçant à un rythme plus ou moins soutenu, voire tout simplement en marchant. Tous ces sportifs participent à la Coast to Coast Rat Race, qui combine course à pied, en vélo et en kayak à travers les Highlands. Je repense à cette mentalité “Red Bull”, au goût pour l’extrême et la performance – un truc qui attire notamment des quarantenaires voulant se prouver qu’ils restent au top de leur forme -, et je me demande si cette course de rats ne rentre pas aussi dans la catégorie de ces sports un peu à la con. À plusieurs reprises, je dois me mettre de côté pour laisser passer les athlètes. Certains sont polis et souriants, et d’autres pas du tout. Au passage, je me souviens d’avoir lu quelque part un petit article de journal rapportant qu’un ultramarathonien a parcouru en 2017 les 150 et quelques kilomètres du WHW en moins de 14 h.

Je longe le Ben Nevis dont le sommet arrondi est plongé dans les nuages. Il pleut en cette fin d’après-midi. Les prévisions météo pour le temps de demain au sommet du Ben Nevis sont mauvaises : visibilité nulle et température autour de 3 degrés. Mon projet d’ascension du point culminant de la Grande-Bretagne me paraît fort compromis. Quelques uns de mes camarades de route plantent leur tente sur le terrain de camping situé 4 km avant Fort William. Ils atteindront le but de la randonnée demain. Quant à moi, je poursuis jusqu’au bout. Je passe devant des azalées qui me rappellent celles vues juste après Milngavie, au mois de mai dernier. Des grosses gouttes d’eau dégoulinent sur leurs feuilles vert sombre. Ça y est ! Voici l’arrivée. Elle se compose en fait de deux parties : une ancienne borne à l’entrée de Fort William et la nouvelle positionnée avantageusement au bout de la zone piétonne et commerçante du centre-ville. J’atteins la première borne avec une demoiselle américaine à la tête rasée et tatouée, accompagnée d’une dame beaucoup plus âgée. La jeune femme termine la course sur une patte, la deuxième étant strappée et raidie depuis plusieurs jours déjà. Elles se sert de ses bâtons de randonnée comme s’il s’agissait de béquilles. Nous nous félicitons mutuellement. Je traverse ensuite la zone piétonne pour rejoindre la deuxième borne qui marque depuis quelques années le point final officiel du WHW. À cet endroit-là se dresse un panneau à côté d’un banc. Et sur ce dernier est assis un bonhomme en bronze, chauve, souriant, une jambe posée sur l’autre. Qui ça peut bien être ? Aucune idée. Je m’assied à sa gauche et lui tape sur l’épaule. Puis, une dame me photographie avec mon smartphone.

Et juste là, au bord de la placette, un pub, le Wetherspoon ! Impossible de ne pas s’y rendre. Je pousse la porte et retrouve à l’intérieur tout un tas de gens croisés à de multiples reprises cette semaine, qui ont constitué avec moi notre petite communauté de marcheurs. Nous voici arrivés enfin au but. Là encore, nous nous félicitons mutuellement, puis buvons un coup ensemble. Un vrai beau moment de joie partagée que nous tentons de prolonger un peu, en sachant qu’il va bien falloir se séparer pour de bon, abandonner le rythme de la randonnée et laisser l’euphorie s’estomper pour vaquer à nouveau à nos préoccupations quotidiennes respectives. Je me rends ensuite au Bank Street Lodge, un petit hôtel honnête qui propose des chambres pas chères, une denrée rare à Fort William. À partir de ce soir, c’en est fini des nuits passées sous la tente. Je me regarde dans le miroir de la salle de bain. J’arbore une barbe de plusieurs jours. Pas mal de piqûres de midges émaillent mon front. Ces saloperies de mouches voraces ne m’ont pas épargné. Après un repas avalé rapidement dans ma chambre, je ressors. C’est samedi soir. Le bitume mouillé de la zone piétonne réfléchit la lumière chaude des pubs. Je retourne au Wetherspoon pour retrouver d’autres randonneurs.

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9 septembre

Mes compagnons de voyage qui ont passé la nuit sur un terrain de camping à 4 km de Fort William me rejoignent ce matin devant le banc qui marque la fin du WHW. Nous prenons le petit déjeuner au Wetherspoon et devisons tranquillement dans les effluves de café et de Scottish breakfast. Dehors, il pleut. Le temps va demeurer ainsi une bonne partie de la journée. Pas la peine d’espérer gravir aujourd’hui les pentes du Ben Nevis. Le musée local sur la vie dans les Highlands est fermé le dimanche. Il reste l’option d’un voyage d’une demi-heure en train jusqu’à Glenfinnan où se trouve un petit viaduc devenu célèbre depuis que le Hogwarts Express roule dessus dans les aventures filmées de Harry Potter. J’arrive à convaincre mes copines tchèques Vickie et Olie d’aller faire un tour là-bas pour se promener dans le coin, prendre des photos et visiter un petit musée. Et tant pis s’il ne s’agira pas du train à vapeur du film, qui de toute façon affiche déjà complet pour la journée. À la gare de Fort William, nous disons adieu à Stefan, Albrecht et Andreas qui prennent le bus vers Glasgow, tandis que Vickie, Olie et moi embarquons dans un petit tortillard composé de deux wagons.

À Glenfinnan, nous mitraillons le viaduc à tour de bras. Nous sommes aussi à nouveau les témoins d’une de ces “apparitions” déjà observée à Glencoe. Cette fois-ci, de l’autre côté d’un loch, les rayons du soleil frappent en plein coeur une averse transfigurée en halo blanc intense. À la fin de notre balade, nous déjeunons dans un wagon à l’ancienne parqué à côté de la gare et recyclé en petit restaurant. Je discute avec les deux jeunes étudiantes en médecine de Prague. Elles sont charmantes. Vickie a un caractère bien trempé et l’esprit volontaire tandis qu’Olie fait preuve de plus de sagesse et de diplomatie. Elles font bien la paire.

De retour à Fort William en fin d’après-midi. Là aussi est venu le temps des adieux avec mes deux amies tchèques, qui prendront demain la route d’Inverness, alors que je grimperai dès 7 h 00 dans le bus pour Glasgow. Voilà, fin du compagnonnage. J’ai encore prévu de voir Arnaud et Marion dans la soirée au Wetherspoon et ensuite, je me trouverai à nouveau seul. Vers 20 h 30, je vais pour la dernière fois au pub. Il pleut sur la zone piétonne de Fort William. Je déambule lentement sur le pavé mouillé dans un centre-ville quasiment désert. Mes vêtements me protègent efficacement du mauvais temps. Je me sens bien. J’aime la pluie, cette douche écossaise de fin d’été. Elle est un élément constitutif de cette contrée et de sa culture.

Arnaud et Marion sont sympa. Sur le chemin, j’ai côtoyé des gens de tous âges. Dans le cas présent, c’est moi le plus vieux. Arnaud – vingt ans, une gueule d’acteur – a trimballé tout le long du WHW son skate board ! Je me demande s’il n’a pas accompli par là-même une première mondiale. Il a stoppé ses études à l’université et cherche visiblement sa voie. C’est peut-être en partie pour ça qu’il a accompagné sa soeur aînée sur le WHW, Marion, une jeune maman de 28 ans portant des grandes lunettes rondes à la Harry Potter. Elle me semble aussi en quête d’un second souffle, suite à un divorce qui a singulièrement compliqué sa vie, la forçant à se réorienter professionnellement et à trouver un modus vivendi pour assurer l’éducation de son enfant. Maintenant, elle étudie la philosophie à distance et travaille entre-temps comme ouvrière agricole dans le domaine viticole de ses parents. Leur voyage en Écosse à la mode routarde (camping sauvage, minimisation des coûts) leur sert en quelque sorte à ouvrir en grand la fenêtre pour faire entrer de l’air frais dans leur existence. Nous passons un bon moment ensemble à tailler le bout de gras. À notre table se trouvent aussi quatre hurluberlus belges d’à peine 18 ans, rencontrés dans le pub. Ils éclusent des bières en quantité appréciable et paient des tournées dans la joie et la bonne humeur. C’est plutôt marrant de se retrouver là avec des jeunots de l’âge de Madeleine. Ces gamins flamands remuants parlent de leur carnaval avec fierté, en long et en large. Ils viennent d’Alost. J’en profite pour leur faire la publicité de celui de Dunkerque. Au passage, je note qu’ils font plus que juste se débrouiller en français. Je peux vraiment converser avec eux comme si j’étais assis en face de Wallons.

Les parents d’Arnaud et Marion élèvent des chevaux et produisent du vin bio dans le Lot-et-Garonne. Leur site web donne envie d’aller à l’occasion faire un tour dans leur domaine : https://mouthes-le-bihan.fr/.

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10 septembre

Debout aux aurores afin d’attraper à 7 h un car en partance pour Glasgow. Pendant le voyage retour, je reconnais assis tranquillement dans mon siège les paysages traversés à pied dans l’autre sens. Correspondance à Glasgow Buchanan pour continuer ma route vers Édimbourg. Une fois arrivé à bon port autour de midi, j’avale un fish and chips au restaurant Olive Branch, puis m’installe dans mon logement, la A Haven Guest House, située dans le quartier de Leith. Je passe l’après-midi dans la Scottish National Portrait Gallery, encore un musée gratuit qui vaut sacrément le détour. Ensuite, balade en ville, sans achat. Il pleut un peu, of course. En début de soirée, dîner dans la chambre devant la télévision. Je vide une conserve de je ne sais plus quoi. Pour une fois, ce n’était pas des baked beans. Petite promenade digestive à la nuit tombée pour m’approcher du yacht royal Britannia, mais la zone d’accès est malheureusement clôturée. Juste à côté, dans un parking réparti sur plusieurs étages, quelques voitures font un bruit du tonnerre. Certaines en déboulent à toute allure et filent sur la chaussée mouillée en s’éloignant dans l’obscurité. Puis, elles reviennent du diable Vauvert et s’engouffrent à nouveau dans le parking. Un véritable manège vrombissant. Ce ballet automobile semble tout droit sorti d’un polar américain.


11 septembre

Un retour sans histoire. Atterrissage à Francfort. Fait chaud ici, entre 25 et 30 degrés ! L’automne attendra… La fraîcheur pluvieuse d’Édimbourg me convenait mieux. Je commence à taper les notes de mon carnet de route dans l’aéroport, en attendant le train pour Stuttgart.

West Highland Way, 1er épisode

26 mai 2018

Édimbourg. Sortie avion. Temps frais. Des bourrasques de vent refroidissent le corps. Bus pour Glasgow. Nuitée à l’Amadeus Guest House.


27 mai 2018

Une journée à Glasgow. La ville est à prendre ou à laisser. Architecture hétéroclite. Centre à la façon d’une ville américaine avec des artères tirées au cordeau. Par endroits, des faux airs de San Francisco quand les rues grimpent à pic sur le flanc d’une colline. Après une phase d’acclimatation, je trouve Glasgow pas mal. Accueil impeccable à la guest house. Musée épatant dans le grand parc de Kelvingrove. À l’intérieur, on trouve de tout, des tableaux, des sculptures, de l’Histoire, de l’art, du design, un Spitfire attaché au plafond qui survole des animaux de la savane africaine. Le parc botanique au NO de la ville mérite aussi une visite. De belles serres de verre et de métal peint en blanc, aux formes arrondies. En début de soirée, de retour vers la guest house en longeant la rivière Kelvin. Depuis la rive couverte d’arbres, on entend la ville sans la voir.

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28 mai 2018

Bus à 7 h 20 pour Milngavie (prononcer “Moulguaïe”, la langue de Shakespeare est merveilleuse). Ma main se pose sur la borne zéro du West Highland Way vers 8 h. Objectif : le Loch Lomond, une trentaine de km plus loin. Dans la forêt, à quelques encablures seulement de la zone urbaine, je vois plein d’azalées (ou rhododendrons ?) imposantes, qui se déploient magnifiquement dans l’espace pourtant encombré du sous-bois. J’aperçois mon premier loch dans la matinée. Un Glaswegian, qui marche de Milngavie à Balmaha une fois par an à la fin mai, parcourt un bout de chemin avec moi. Il a vécu quelque temps en France (Baie de Somme, Cévennes) et travaille dans le transport public. Ça nous donne des sujets de conversation. Mon compagnon de route progresse à vive allure. J’ai du mal à soutenir son rythme. Au niveau de Drymen, il m’indique où se trouve le terrain de camping de Millarochy Bay, et je le laisse filer devant moi. Mon sac à dos me fait mal. Il doit peser autour de 11 kilos. Belle journée aujourd’hui, avec une température au-dessus de la barre des 20 degrés. Je traverse plusieurs zones sans ombre. Montée de Conic Hill. Superbe point de vue sur le Loch Lomond. Puis, descente vers Balmaha. Là-bas, beaucoup de monde est venu passer la journée fériée au bord du lac. Je bois d’une traite une Stella Artois de 66 cl. Encore 3 km jusqu’au camping. Je monte la tente vers 18 h 15. La journée a été physiquement éprouvante. Balade le soir sur la plage. Cet endroit se trouve à 56 degrés Nord de latitude. La nuit tombe donc fort tard dans la soirée à cette époque de l’année. Les minuscules midges sont malheureusement de sortie et très actives.

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29 mai 2018

Longue étape au bord du Loch Lomond (un nom très apprécié par le capitaine Haddock). Chemin pas évident sur plus de 30 km. Du caillou en masse. Le sentier côtier monte, descend, remonte, etc. La plupart du temps, il reste à l’ombre des arbres. En bordure, des azalées, de l’ail des ours, des violettes, des arbustes aux fleurs jaunes. Et toujours présent juste sur ma gauche, l’imposant loch entouré de montagnes. Sous le soleil, il semble accueillant. On pourrait s’y baigner. Mais, il suffit que le vent souffle un peu, que le ciel se voile, et le loch devient soudainement gris, froid et profond. Beau et impressionnant. Mon sac à dos me fait affreusement mal depuis hier. À la fin de la journée, j’aurai parcouru autour de 65 km comme ça, dans un décor certes superbe, mais avec un bilan souffrance/plaisir négatif. J’envisage de laisser tomber. Je ne vois pas l’intérêt de poursuivre l’aventure si c’est pour souffrir tout le long du chemin. Au camping Beinglas Farm, je remplis un formulaire pour me faire transporter le sac demain. Encore beaucoup de midges ce soir (elles sont aussi très présentes le matin, puis quasiment pas dans la journée). Mais, grâce à mon chapeau à bord large équipé d’une moustiquaire, pas de problème. Au début, je pensais que j’aurai l’air d’un guignol avec un couvre-chef pareil, et très vite, j’ai constaté que les autres campeurs portent aussi ce genre de protection et qu’ils ont bien raison de le faire. Un point positif : les midges ne rentrent ni dans les tentes, ni dans les locaux du camping.

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30 mai 2018

Au bout de 65 km, je dois malheureusement abandonner. Certes, mon sac à dos aurait pu être transporté jusqu’à Bridge of Orchy. Mais, je n’avais plus qu’un petit sac en toile de jute de la boulangerie Voß à ma disposition pour emporter mes provisions du jour. Ce matin, au bout de 500 m sur le chemin, je constate que je ne pourrai pas tenir plus de trente km en trimbalant cette petite poche ridicule qui tape sans arrêt sur mon flanc droit. La veille au soir, suite au deux premières étapes, je ne voulais plus poursuivre la route en portant entre 10 et 12 kg sur les épaules. Ça me faisait vraiment trop mal. Régulièrement, je changeais le réglage des lanières, en vain. De plus, quelqu’un dans le ICE pour Francfort a endommagé l’attache ventrale de mon sac à dos en posant sans ménagement sa valise dessus. Mais, même avec une attache en bon état, j’aurais ressenti des douleurs. Il aurait fallu aussi se donner plus de temps pour parcourir tout le trajet. Ce n’était pas une bonne idée de se lancer quotidiennement à l’assaut d’une étape de plus de 30 km, 5 jours durant sur du chemin plutôt exigeant. Un tel dessein occasionne des journées longues, de 10 heures de marche, durant lesquelles je n’ai pas vraiment le temps de prendre des pauses pour souffler et admirer le paysage. Il faut crapahuter sans relâche et le plaisir de la randonnée s’en trouve considérablement réduit. Conclusion : jet de l’éponge et retour à Glasgow où je passe l’après-midi à me promener, les épaules légères: cathédrale St. Mungo, centre-ville, Hunterian Museum, université de Glasgow (architecture néo-gothique à la Harry Potter), passerelle sur la rivière Clyde. Décidément, cette ville est à prendre cash. Pas toujours bien propre. Mais, attachante une fois qu’on a trouvé ses repères. Ce soir, fish and chips à The Oxford et un verre de whisky Old Pulteney dans le Old Victoria, le repère pas cher, sympa et très animé des étudiants de la Glasgow School of Art, sur lequel je suis tombé au hasard de mes vagabondages urbains.

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31 mai 2018

J’ai repensé aux raisons de mon échec. Je suis parti la fleur au fusil, sans préparation sérieuse du plan des étapes, en croyant qu’avec la tente je pourrai improviser au fur et à mesure de la randonnée. Je me suis rendu compte seulement dimanche qu’il me faudrait marcher tous les jours (sauf le dernier) plus de 30 km en portant entre 10 et 12 kg sur le dos, si je voulais atteindre Fort William le vendredi après-midi. Et puis, trop d’incertitude ne me réussit pas toujours. Pas mon truc. J’aime bien planifier l’action un minimum et anticiper les problèmes potentiels. Du coup, mon impréparation a transformé mon périple en une pure performance sportive. Un peu de prouesse physique de temps à autre, pourquoi pas, mais si cet aspect occupe toute la place et que la douleur prend le dessus sur le plaisir de se promener dans des beaux paysages, alors que la performance aille se faire voir ailleurs. M’en fiche d’elle, c’est juste un bonus en option.

Aujourd’hui, visite d’Édimbourg dont la région urbaine compte un million d’habitants. De premier abord, le contraste avec Glasgow est saisissant. Belle unité architecturale, du néo-gothique “à la Harry Potter”. Ça sent l’Histoire, la culture, la littérature, la bourgeoisie, le rugby. On évolue dans le cosy. Alors qu’à Glasgow (agglomération de 3 millions d’habitants), on baigne dans l’industrie, le populaire, le foot. Cela dit, il faut y regarder de plus près. Par exemple, j’ai constaté un nombre important d’universités à Glasgow. Mais, revenons à la capitale de l’Écosse. Je déambule dans les rues de son centre en passant par le château, le Royal Mile, la cathédrale et le palais de Holyrood. Tout cela est certes superbe, mais encombré de touristes. Donc, à voir sans l’ombre d’un doute, mais sans excès. J’aime bien la maison du réformateur John Knox. La ville n’est pas plate. Super points de vue sur la zone urbaine depuis le parc de Calton Hill. Un guide allemand raconte plein d’histoires à un groupe de touristes. J’en profite pour écouter des petites anecdotes. La Luftwaffe a lancé par erreur pendant quelque temps des bombes sur une île au large du port, car elle ressemble à un bateau. De toute façon, leur vraie cible, c’était les chantiers navals de Glasgow, pas vraiment Édimbourg. En fin d’après-midi, je retourne dans mon quartier et bois une pinte dans un rade pur jus, le Kings Arms. Derrière le comptoir, une jeune femme tient les rênes de l’affaire. Directe, un peu rustaude, mais dans le fond probablement sympa. On sent qu’elle est rompue au commerce avec une clientèle de mâles prolos. Ça a manifestement déteint sur elle. Des habitués d’un certain âge sirotent leur bière sans hâte. On ne s’intéresse pas du tout à moi. Il n’y aura pas de socialisation tant vantée dans les guides touristiques, en tout cas pas dans ce pub où mon apparence jure trop avec le décor ambiant. Balade le soir le long de l’Union Canal. Un de ces coins que j’adore. Dans la cité, mais tranquille, vert. En vrac : une série d’immeubles modernes intéressants, puis d’anciens très bien aussi, une église au bord de l’eau, une dame qui enseigne le pagayage à deux jeunes femmes, des joggeurs, des cyclistes, des promeneurs, une lumière douce, et du temps pour humer le tout. Un match de foot se déroule dans un parc à proximité. Deux clubs de jeunes de la ville, un arbitre, deux entraîneurs et quelques parents debout autour du terrain. Le football est un art incertain. Tout près de l’action, au bord de la ligne de touche, on constate bien à quel point il s’avère ardu de chorégraphier le jeu. Le ballon pèse lourd. Glissant, incontrôlable, il fuse sur la pelouse mouillée. Et parfois, rarement, un miracle a lieu. L’enchaînement des gestes fonctionne à merveille et le ballon termine sa course au fond des filets. Tout le monde autour du terrain attend fiévreusement ce moment de grâce qui tarde à venir. Le jeu est très mouvant, indécis, les gars se dépensent beaucoup, hurlent fréquemment des instructions, poussent des gueulantes. Au final, les rayés noir et blanc du quartier l’emportent sur les visiteurs vêtus de blanc.

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1er juin 2018

Dans ma guest house, sur une table de la salle pour le petit déjeuner, un bouquin, une parodie du Club des cinq. Le titre : Five on Brexit Island. Très marrant ! Une théorie avancée par le livre : si l’un des personnages avait su avant le référendum à quel point la variété de saucisses sur le continent européen est grande, alors cette information aurait pesé très lourd dans son choix. Hier, j’ai vu à la télé un débat à propos du Brexit et de l’indépendance possible de l’Écosse. En gros, ça tourne en rond, un vrai merdier dont on ne semble pas pouvoir sortir. Les plaques d’immatriculation donnent à leur façon une idée de l’étendue du problème. Certaines voitures affichent les lettres GB, d’autres ENG – pas très populaires en Écosse -, d’autres encore SCO, et le tout combiné avec les étoiles de l’Union européenne, ou pas.

Aujourd’hui, visite du National Scottish Museum, encore un musée sensationnel, comme celui de Kelvingrove à Glasgow, mais en plus grand. On peut y passer plusieurs jours. Un grand hall clair surplombé d’une verrière, des petits passages discrets qui conduisent à d’autres halls de taille plus modeste. De quoi se perdre facilement. Une grande variété de thèmes : art, design, sciences, Histoire, nature. Et des machines merveilleuses du genre “steam punk” : une tour abritant une horloge et un manège mécanique infernal symbolisant le millénaire écoulé, une armoire musicale dont la façon de jouer dépend d’informations glanées sur l’internet. On peut soi-même influencer son jeu en postant un message sur Twitter (si j’ai bien compris). Tout en haut du bâtiment, la terrasse du musée offre l’occasion de méditer tranquillement en contemplant la ville. Il a plu un peu dans l’après-midi. Je suis retourné au Bennet, un pub à l’ancienne – pas de télé, pas de musique – où j’ai déjà bu un coup hier. Il est situé juste à côté d’un théâtre. Grosse affluence, ce soir. Des gens s’en jettent un petit avant d’aller voir une pièce. Cette fois-ci, ça a mordu, question socialisation. Je discute avec un gars qui sirote un vin blanc. Il était dans le temps marin à la Royal Navy. Dans le cadre d’un programme d’échange, il a passé une semaine dans les années 80 avec des soldats de la RFA qui gardaient la frontière avec l’Allemagne de l’Est. Les gars du Bundesgrenzschutz lui ont montré comment jouer des tours aux collègues d’en face au moyen d’un chien qu’ils envoyaient dans le no man’s land déclencher l’alarme. Quant aux Allemands de l’Ouest qui ont partagé pendant quelque temps le quotidien de leurs collègues écossais, ils sont revenus au pays en disant que ces derniers buvaient vraiment trop. Maintenant, mon ex-marin écrit un bouquin pour enfants, une histoire avec un elfe ami imaginaire d’un gamin. Il va essayer de se faire publier.

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2 juin 2018

J’ai un peu discuté lors du petit déjeuner avec un couple de Danois. Et aussi avec Graham, le proprio. Souriant, très sympa, amateur de standards américains du genre Cole Porter. Un Écossais, un vrai. Donc, pas un grand fan de l’Angleterre. Il me cuisine tous les matins un Scottish breakfast. C’est du roboratif. Je fais le plein de protéines animales pour la journée : saucisse, oeuf sur le plat, bacon, une tranche de Scottish pudding (une sorte de boudin) et une de haggis. Pour tenter d’équilibrer le tout, juste un petit potato scone et une demi-tomate. Quand je pense que je mange rarement de la viande à Stuttgart… Mais, faut reconnaître que c’est bon ! Aujourd’hui, balade le long du petit fleuve Water of Leith à partir de Dean Village, puis visite du jardin botanique royal. Encore un lieu splendide où l’on pourrait passer plusieurs jours. Un véritable feu d’artifice floral. À deux pas de là, des gens jouent au cricket (un sport peu pratiqué en Écosse, d’après Graham) et d’autres au rugby. J’ai consacré aussi la journée au shopping. Sur le chemin du retour, j’ai même assisté à un concert en plein air dans le parc The Meadows. Une observation amusante : même s’il fait un peu frais (autour de 10 degrés le matin et de 20 l’après-midi), et même s’il pleut un peu, la plupart des gens portent des vêtements très légers, comme s’ils étaient sur la Côte d’Azur. L’été arrive, alors l’Écossais s’habille en conséquence, point final. Dans la journée, on a droit aux montagnes russes de la météo : soleil, nuages, pluie, fraîcheur, chaleur. Le soir, je m’envoie une pinte de Tennent’s pour dire au revoir au Bennet. Pas une seule fois je n’ai trouvé une place assise dans ce pub. Sur un des murs, un maillot du XV du chardon signé par les joueurs. J’ai passé un bien chouette séjour à Édimbourg. Cette ville me plaît. Maintenant, il va falloir réfléchir à remettre un projet “West Highland Way, le retour” sur les rails.

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3 juin 2018

Retour à Stuttgart.