Stuttgart – Paris en vélo

Compte-rendu du Stuttgart – Paris en vélo.

Remarque : les photos sont présentées dans cet article en taille moyenne. Cliquez dessus pour les afficher en taille plus grande.

3 août – Stuttgart – Ettlingen

Première journée assez dure sur la fin.

Dans un petit magasin de vente-réparations à Magstadt, Manus fait régler son vélo acheté la veille au Décathlon, dont le frein à disque avant couine et dont le guidon n’est même pas fixé correctement. Le réparateur est un gars de l’ancienne école, il marmonne des phrases à moitié en souabe, mais il fait des merveilles, et le vélo est à nouveau bon pour le service. Certes, Décathlon propose en général des prix meilleurs marché, mais question service et qualité, le petit spécialiste du coin, c’est imbattable.

Terrain très vallonné autour de Pforzheim. Sur le chemin, on croise un couple en route pour Vérone. Ils sont super bien équipés pour le voyage.

Avant l’arrivée, longue descente qui fait du bien. Ça y est, on a passé la Forêt-Noire !

Ettlingen:vieille cité entourée de murailles. Très jolie. À deux pas de Karlsruhe. On s’installe dans une pension pas chère. Promenade dans le centre, puis dîner en terrasse dans une pizzeria.

Pour le parcours jusqu’à Paris, je n’ai volontairement réservé de chambre nulle part. Le principe consiste à trouver un lieu d’hébergement chaque jour, et si les conditions météo le permettent, à dormir à la belle étoile (donc, sans tente).

Dans la tête toute la journée : After Midnight de J. J. Cale. La version originale très décontractée, pas celle de Clapton. Cale est mort il y a quelques jours.

Le parcours du jour se trouve ici sur le site Wikiloc.

Les photos du jour

Votre serviteur pendant la pause déjeuner avec du cambouis sur le pif

Votre serviteur pendant la pause déjeuner avec du cambouis sur le pif

Le vélo de Manus

Le vélo de Manus

4 août – Ettlingen – Hochfelden

Relativement plat sur tout le parcours. On se trouve dans la vallée du Rhin et on avance assez vite. Passage du fleuve et donc de la frontière à Beinheim, sur un vieux pont.On se prend en photo devant le panneau qui annonce le changement de pays. À 15 heures environ, on se trouve à proximité de Haguenau. On appelle Nolwenn & Thomas qui ne sont malheureusement pas chez eux. Faut dire que j’avais mal calculé l’heure de passage dans le coin, et leur avais annoncé en conséquence que l’on passerait probablement dans la matinée. On tombe sur – et non pas dans, hi hi hi ! 🙂 – le canal de la Marne au Rhin pour la première fois. On monte le long du canal jusqu’à Hochfelden. Parfois, on s’arrête au bord d’une écluse. Beaucoup de maisons d’éclusier sont habitées. On en voit des mignonnes bien décorées. Devant l’une d’elles, se trouve assise là une dame corpulente qui ressemble très fortement à une métisse mexicaine !

On téléphone pour réserver une chambre à la Villa Béatrice de Hochfelden. Le logeur insiste pour qu’on arrive avant 19 h, au moment où l’apéro sera servi. On arrive largement dans les temps. Endroit chic et très soigné, on se trouve plutôt dans le haut de gamme. Super accueil, très chaleureux. Dans le jardin, piscine ! On y pique une tête.

Béatrice : la patronne. Après une carrière sans grande passion dans le commerce, assouvit enfin son désir de se lancer dans les chambres et la table d’hôtes. Perfectionniste, s’assure que tout est en ordre dans les moindres détails. Très gentille. Aux petits soins pour ses clients.

Michel, son deuxième mari, l’aide.

Michel nous raconte qu’il a fait dans le temps le parcours en vélo Stuttgart – Lembach (à côté de Wissembourg) avec deux amis en une traite de 8 heures en tout ! Il ont pédalé à fond avec de la bière comme seul carburant, vu que celui des trois chargé d’apporter de la nourriture n’avait pas fait son boulot. Un de ses deux camarades est tombé dans le fossé pendant le périple.

Apéro plus que copieux. Et derrière, un festin ! Béatrice est un cordon bleu. Mine de rien, soirée quand même pas mal arrosée à coup de crémant et de rosé. Du monde autour de la table. On se tutoie tous très vite. Parmi les convives, un couple venant de Lyon avec deux enfants. Le mari bosse depuis peu chez Caddie.

Et surtout, il y a Arlette, la reine de l’immobilier à Strasbourg, accompagnée de toute sa smala. Tous des amis de Béa et Michel. Arlette : petite, et toute ronde comme un gros ballon. Juive, elle parle d’Israël avec Manus. Des yeux bleus magnifiques et un cœur gros comme ça. Elle est accompagnée de ses sœurs et d’autres personnes encore. En fait, il s’agit d’une famille élargie avec notamment Jean-Marie (né en 1962) et sa compagne Claire (petit modèle bien roulé, brune, avec l’accent de Perpignan, née en 1977). Jean-Marie est originaire de l’Aveyron ! Du côté de Millau. Cependant, élevé dès l’âge de deux ans chez sa grand-mère strasbourgeoise. Elle lui parlait en alsacien. Il a l’air de ne pas avoir toujours eu une vie facile. Peut-être parti à la dérive un certain temps. On n’en saura pas plus… Puis, Arlette l’a repris en main et remis à l’endroit. Il la considère comme sa maman. Très touchant. Ça me rappelle les mots d’un philosophe (je ne sais plus lequel… Nietzsche ?) rapportés par M. Onfray dans la Contre-histoire de la philosophie concernant la possibilité de se trouver un père et/ou une mère de substitution si les originaux ne sont pas à la hauteur ou sont tout simplement absents.

Repas bien agréable. Une belle tablée entre amis d’un soir.

À signaler dans le coin, le cabaret Royal Palace situé à Kirrwiller, un village de 511 habitants ! Il jouit d’une bonne réputation. Il envoie notamment des artistes faire leur numéro à l’émission de P. Sébastien Le plus grand cabaret du monde.

Le parcours du jour se trouve ici sur le site Wikiloc.

Les photos du jour

À deux pas du pays des fromages qui puent

À deux pas du pays des fromages qui puent

Bienvenue chez les Ch'tis, c'était bien marrant, mais Bienvenue en Alsace, ça n'aurait pas été mal non plus, question choc culturel pour les « Français de l'intérieur ». :-)

Bienvenue chez les Ch’tis, c’était bien marrant, mais Bienvenue en Alsace, ça n’aurait pas été mal non plus, question choc culturel pour les « Français de l’intérieur ». 🙂

Le canal de la Marne au Rhin

Le canal de la Marne au Rhin

5 août – Hochfelden – Lagarde

Petit déjeuner royal à la Villa Béatrice. On s’est levé assez tard, avec la tête un peu lourde en ce qui me concerne. On quitte la chambre d’hôtes vers 10 h 20. On reprend le chemin de halage. Parcours très joli. Passage à Saverne. Ville touristique, mignonne, alsacienne. On pédale le long du canal. À chaque passage d’écluse, on monte d’un cran. On ne s’en rend pas trop compte, mais mine de rien ça grimpe tout doucement. Passage par l’ancien canal asséché pour arriver au niveau du Plan incliné de Saint-Louis-Arzviller (ascenseur à bateaux). Au début de l’ancien canal, pas d’infos sur les panneaux pour rejoindre le plan. Du coup, on grimpe sans arrêt et on arrive en haut du plan. Au final, on le surplombe sans pouvoir le voir, ni y accéder !

De toute façon, le plan est cassé. Accident le 4 juillet qui aurait pu devenir grave. Un bateau s’est coincé dans le bac-ascenseur en haut du plan. Les crochets retenant le bac ont lâché. Le bac est resté coincé là-haut avec le bateau, laissant de la place pour le passage de l’eau qui a dégringolé de la partie haute du canal vers la partie basse. Heureusement, il a été possible de bloquer le flux de l’eau dans la partie haute, sinon une bonne partie du canal aurait inondé la vallée en contrebas. Dans cette vallée se trouvent des maisons d’éclusier et un village (Lutzelbourg, dominé par un château en ruines).

On ne sait pas quand l’ascenseur sera réparé. Il faut déterminer la cause du lâchage des crochets, les responsabilités, etc. Un sympathique employé des Voies navigables de France prend son temps pour nous expliquer la situation en détail. Il est visiblement content de tailler la bavette avec des gens de passage qui s’intéressent à la grande affaire qui le concerne. Sa voix a des intonations qui nous rappellent celle de Coluche.

On pédale, on pédale, ça monte, ça monte… et on passe enfin les Vosges.

De l’autre côté, plus bas, à Héming (à côté de Sarrebourg), pause. On est un peu fatigué. Grand soleil. On boirait bien un coup. On oublie nos cartes sur un banc et on repart ! Heureusement, aucun problème pour suivre la route prévue grâce à l’application Wikiloc. On trouve finalement de quoi s’abreuver à Gondrexange.

Un important réseau de lacs et de rivières est mis à profit pour alimenter en eau le bief le plus élevé du canal qui court sur 33 km.

Arrivée à la grande écluse de Réchicourt-le-Château. Impressionnante. 19 m de dénivelé. Fin du bief le plus élevé. À partir de là, le canal descend tout doucement vers la Marne. Des panneaux nous donnent des informations techniques et historiques concernant le canal, qui servait dans le temps pour le transport du charbon extrait en Lorraine.

Un employé des VNF travaillant à l’écluse nous fait visiter son poste de contrôle. Lui aussi est sympa. Comme son collègue du Plan incliné, il doit parfois s’ennuyer un peu, alors ça lui fait sans doute plaisir de causer avec les gens qui viennent admirer l’ouvrage. 🙂

On continue notre route. Paysages très beaux, sauvages et paisibles. Chemin de halage pas facile : des cailloux, de l’herbe. On progresse assez lentement dans un cadre somptueux.

Enfin, arrivée à Lagarde. On boit un coup dans un resto au bord du canal, puis on monte à Ommeray pour passer la nuit au bord d’un étang. Des jeunes sont là. Ils s’amusent à plonger dans l’eau, ils sont plutôt tranquilles. Coïncidence, deux d’entre eux s’appellent Pierre. J’entends assez souvent prononcer mon prénom. Autour de 22 h, les jeunes s’en vont. Le ciel est menaçant. On reste là., malgré le risque élevé d’orage. On dort à la belle étoile au bord de l’eau. Les moustiques nous dérangent un peu, mais la gène reste supportable. On entend le tonnerre, on voit les éclairs au loin, devant nous, à droite, à gauche… Un vrai son et lumière ! Mais, on est épargné. Au-dessus de nos têtes, le ciel étoilé. Manus me parle des constellations qui brillent tout là-haut. Nuit superbe.

Le parcours du jour se trouve ici sur le site Wikiloc.

Les photos du jour

Le bief du canal surplombe un cours d'eau

Le bief du canal surplombe un cours d’eau

Embranchement pour emprunter un canal menant à Sarreguemines, dans le nord de la Lorraine

Embranchement pour emprunter un canal menant à Sarreguemines, dans le nord de la Lorraine

Le canal vu depuis la partie haute de l'écluse de Réchicourt-le-Château

Le canal vu depuis la partie haute de l’écluse de Réchicourt-le-Château

6 août – Lagarde – Toul

Par endroits, le chemin de halage est couvert d’herbe. Il est aussi parfois caillouteux. Bref, difficilement praticable. On avance laborieusement. On bascule du côté de la Meurthe-et-Moselle. Pause à Xures, dans un petit café très vieillot. Bâtisse ancienne datant du 19ème siècle. Elle a peu changé depuis. Très bon accueil. On discute avec la patronne du troquet. Elle nous explique que la commune de Xures était dans le temps située à la frontière avec l’empire allemand.

On quitte le canal et on se remet sur le goudron pour avancer plus vite.

À midi, passage à Dombasle. On se prend un gros orage sur la tête. On trouve un pont pour se protéger et casser la croûte. On s’est approvisionné dans un village chez un boucher très avenant. Il chantonne des trucs tout en nous servant. Sur tout le chemin de Stuttgart jusqu’à Paris, on est en fait tombé sur des gens et des commerçants sympathiques et serviables. Une seule fois, on a eu affaire à une boulangère-vieille bique mal lunée.

En Lorraine et plus tard en Champagne, on traverse beaucoup de villages sans plus aucun commerce de proximité. Sur le territoire d’un canton, il semble qu’en général, seul un village un peu plus gros a conservé ses commerçants et son animation. Quant à la plupart des autres, plus d’épicerie, ni même de bistrot, rien.

On passe sous la pluie à un jet de pierre de Nancy. Le canal entouré de frondaisons est bien joli dans le coin.

Arrivée à Toul. Visite de la cathédrale. Gothique avec quelques ajouts baroques ultérieurs datant de la Contre-Réforme. Dodo dans un petit hôtel du centre-ville. Dîner dehors sur une placette où l’on fête l’anniversaire de Manus.

Dans la tête depuis deux jours : un morceau de Primal Scream où Bobby Gillespie chante « I’m yours, you’re mine… ».

Le parcours du jour se trouve ici sur le site Wikiloc.

Les photos du jour

Le complexe industriel de Solvay à Dombasle. Quelques kilomètres plus loin se trouve un bassin dont l'eau a la couleur de celle d'une piscine. La couleur artificielle du bassin saute aux yeux dans Google Maps (en mode satellite).

Le complexe industriel de Solvay à Dombasle. Quelques kilomètres plus loin se trouve un bassin dont l’eau a la couleur de celle d’une piscine. La couleur artificielle du bassin saute aux yeux dans Google Maps (en mode satellite).

Voici le lien pointant vers Dombasle dans Google Maps.

La cathédrale de Toul

La cathédrale de Toul

7 août – Toul – Bar-le-Duc

Petit-déjeuner à 8 h 30 dehors sur la place des Trois Évêchés (et non pas des Trois Éméchés, comme le propose mon correcteur orthographique) avec « Angie », un cousin fort sympathique de Sabine (ex de Manus). Il bosse pour la société autoroutière du coin.

On pédale, on pédale… On traverse une région où la Première Guerre mondiale a laissé des traces. Beaucoup de monuments et de cimetières rappelant la boucherie de la Grande Guerre. Parfois, aussi employés comme attraits touristiques. Je me souviens que sur la Bismarckplatz à Stuttgart se trouvait là il y a dix ans (il y est peut-être encore) un pharmacien qui passait son temps à visiter les anciens champs de bataille de la Première Guerre mondiale.

On arrive à Bar-le-Duc. On retrouve Vincent devant la gare. Il est venu en train avec son vélo. On va poursuivre à trois notre glorieuse odyssée jusqu’à la capitale. Photo immortalisant les retrouvailles devant la statue de Raymond Poincaré.

André Maginot a aussi dans le coin pas mal de rues qui portent son nom, bien que son mur n’ait pas servi à grand-chose.

À Bar-le-Duc, chambre d’hôtes simple, bon marché et très bien, située sur la Voie sacrée. Resto dans la vieille ville perchée en haut d’une colline. La patronne est normande. Andouillette 5A pour Vincent et moi. Aiguillettes de canard pour Manus. Tarte tatin en dessert. Un bon repas arrosé au vin de Toul.

Le parcours du jour se trouve ici sur le site Wikiloc.

Les photos du jour

Ze crew

Ze crew

Ze bikes... wiz Raymond too

Ze bikes… wiz Raymond too

And last but not least, ze Michaux brozers à qui l'on dit "merci !".

And last but not least, ze Michaux brozers à qui l’on dit “merci !”.

8 août – Bar-le-Duc – Condé-sur-Marne

Réveil, un coup d’œil en direction du ciel. Il est couvert. La pluie est tombée la nuit dernière.

Première journée sur la route avec Vincent. Il va attaquer d’emblée un parcours de plus de cent kilomètres. Jusqu’à présent, on a parcouru environ 95 km par jour. Mais, cette fois-ci on passe la barre des cent. À dire vrai, Wikiloc nous précise en fin d’après-midi, au moment où l’on décide de faire étape à Condé-sur-Marne, que l’on a parcouru en tout 99,6 km. Il nous manque 400 m ! Alors, une fois les vélos posés, on fait à pied les 400 m restants pour que Wikiloc note bien qu’on a parcouru plus de 100 bornes dans la journée. 🙂

Mais auparavant, sur la route, avant Châlons-en-Champagne, passage par Saint-Amand-sur-Fion. Évidemment, photo obligatoire devant le panneau annonçant l’entrée du village, en hommage à Daniel Prévost posant devant celui de Montcuq.

Voici au passage un lien pointant vers un document sonore rigolo dans lequel un journaliste de France Bleu tente d’aller jusqu’au bout de sa rubrique intitulée « Randonnée au bord du Fion » sans perdre le contrôle de son récit, ce qui relève évidemment de l’exploit.

À Châlons, on boit un coup et on fait des courses. Initialement, j’avais prévu qu’on ferait étape là. Mais, comme on a encore du jus, on décide de continuer. On pédalera donc jusqu’à Condé-sur-Marne.

Vignoble du champagne : région riche, jolis villages aux maisons cossues et bien décorées, en brique, avec des poutres apparentes. On sent que le champagne, ça rapporte. Chaque petite commune a son lot de producteurs. Paysages doux composés de collines et de coteaux recouverts de vignes. On évoluera dans ce décor aussi dans l’Aisne, jusqu’à la frontière avec la Seine-et-Marne.

À Condé-sur-Marne, nuit à la belle étoile au bord de la Marne. On pique-nique et on boit du champagne (½ bouteille de Piper Heidsieck achetée à Châlons).

Nuit claire, très fraîche. Plein d’étoiles filantes.

Dans la tête une partie de la journée : une chanson des Kinks tirée de l’album Lola où Ray Davies chante « We are not two, we are one ». Cette chanson accompagne une scène du film Darjeeling Express.

Le parcours du jour se trouve ici sur le site Wikiloc.

Les photos du jour

De passage à Saint-Amand-sur-Fion...

De passage à Saint-Amand-sur-Fion…

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La Wikipédia nous précise que "le Fion a la particularité de ne jamais s'assécher".

La Wikipédia nous précise que “le Fion a la particularité de ne jamais s’assécher”.

La Marne

La Marne

9 août – Condé-sur-Marne – Charly-sur-Marne

Au réveil, 11 degrés. De la rosée partout. Super petit-déjeuner au bar-tabac-épicerie « La marine » à Bisseuil, au bord du canal. Patron très sympa.

Dans l’après-midi, petite pause juste avant une montée dans un troquet à 15 km environ avant d’atteindre Château-Thierry. On prend congé du cagnard pendant quelques minutes. Là aussi, patronne très aimable. On boit une bière et on reprend la route.

Journée chaude, essentiellement passée au milieu des vignes de la Champagne et du sud-est de la Picardie. Très beaux villages. Terrain bossu, beaucoup de montées et de descentes.

À Château-Thierry, on boit encore un coup et on décide de poursuivre notre chemin. Sur la terrasse du bar, on tombe sur trois cyclistes avec des vélos très classe. Vincent a un vélo Décathlon bon marché pas très adapté pour notre périple. Trop petit avec des paniers en paille qui font office de sacoches. On a l’impression qu’il va partir au marché acheter du thym et du romarin. 🙂 Il a bricolé ses sacoches pour éviter qu’elles ne tapent contre la roue arrière. En dépit de son matériel pas très adéquat, il pédalera vaillamment jusqu’à la capitale.

On fait quelques courses et c’est reparti.

Le soir, bivouac au bord de la Marne à Charly-sur-Marne.

Le parcours du jour se trouve ici sur le site Wikiloc.

Les photos du jour

Réveil dans la fraîcheur matinale

Réveil dans la fraîcheur matinale

La Marne

La Marne

Les vignes

Les vignes

10 août – Charly-sur-Marne – Paris (place de Stalingrad)

On se lève tranquillement le matin au bord de la Marne. Dernière journée, avec Paris en ligne de mire. Elle va être chaude. La nuit dernière, je me suis vite endormi, comme une masse. On a passé une excellente nuit sous le ciel étoilé. Pas trop d’humidité, pas de moustiques. En revanche, un bon nombre d’avions volent dans le coin, en approche finale sur Roissy. Mais, ça ne nous a pas dérangés.

On pédale et on arrive dans le 77. Quelques montées assez raides, pas mal de vent aussi. On descend sur Meaux. Pique-nique dans le joli jardin Bossuet. La cathédrale juste à côté est superbe.

On continue notre route. On tombe pour la première fois sur le canal de l’Ourcq. Petite pause pour jeter un coup d’œil à l’usine élévatoire de Trilbardou. Un sacré nom, ça… « Usine élévatoire ». Elle abrite en fait des pompes qui captent de l’eau venant de la Marne située en contrebas pour alimenter le bief du canal situé en surplomb. On dit au revoir à la Marne. Quelques centaines de mètres plus loin, on accède au chemin de halage du canal. On emprunte cette voie, direction Paris. Au bord du chemin, avant Claye-Souilly, des panneaux indiquent que la voie longeant le canal est interdite aux vélos. On ne comprend pas bien pourquoi ces panneaux ont été plantés là. De toute façon, l’interdiction n’est pas vraiment respectée.

Arrivée à Claye-Souilly. On retrouve ce bon vieux French venu pédaler à notre rencontre, malgré son problème de ligaments croisés. C’est bien plaisant de le revoir. À partir de ce point, le chemin de halage est bitumé. Il s’agit d’une piste cyclable entourée pour l’essentiel de végétation, qui nous mène droit sur notre objectif en passant à travers la banlieue. On arrive bientôt au but. Y a plus qu’à dérouler peinard et laisser les vélos pédaler tout seuls…

… tout en gardant quand même les yeux bien ouverts, car on croise beaucoup de cyclistes. Alors qu’on n’en a vu quasiment pas depuis le début du voyage, d’un seul coup, ça fourmille de gens en bicyclette au bord du canal. On note qu’on est enfin en pleine banlieue bétonnée à partir de Bobigny. À partir de cet endroit, fini la verdure.

Un zozo s’amuse à foncer avec sa moto enduro le long du canal. Ça fait un boucan du tonnerre. Pas de doute, on est désormais bien en banlieue. 🙂 La mairie de Bobigny a programmé des activités sportives au bord de l’eau pour les jeunes du coin. Une bonne idée.

On roule tranquillement jusqu’à Paname. On passe le périph’, puis le parc de la Villette. Du monde partout. Arrivée à la rotonde de Stalingrad. On y est. Environ 750 km en tout. Je pose la main sur le mur pour marquer l’événement. Physiquement, zéro bobo. J’aurais pu continuer ainsi jusqu’à Brest ! Manus a en revanche souffert toute la semaine d’une douleur lancinante au genou gauche. Vincent a aussi perdu quelque peu la sensation du toucher au bout de certains doigts, sans que cela soit bien grave. La cause : son vélo pas vraiment approprié pour une course de plusieurs jours.

Paris-plage bat son plein. Ça grouille de gens. Une jolie minette nous prend en photo devant la rotonde. Une autre me donne un exemplaire gratuit de Libé, qui fête ses 40 ans d’existence. La foule semble nous phagocyter. C’est pas original comme remarque, mais oui, ça fait un sacré choc pour des types qui ont tout juste traversé de grands espaces paisibles. Enfin, surtout pour moi. Manus est tout heureux de retrouver sa bonne vieille banlieue et l’Est parisien.

On ne s’attarde pas là, et puis je n’ai pas l’intention de m’abonner à Libé. On grimpe vers un quartier dans le nord du vingtième que Manus connaît et apprécie bien. Sur le chemin, on fait les courses à Belleville. On achète une super côte de bœuf chez un boucher réputé pour ses bons produits. On boit une bière tranquillement en terrasse à deux pas de la place Krasucki. Je ne savais pas qu’il avait une place à son nom, ce bon vieux Krasu. L’acteur Denis Lavant passe devant nous. Il salue quelques gens attablés. Il a l’air d’habiter dans le coin. Après la bière, on se remet en selle et on pédale jusque chez Manus à Bagnolet. Le soir, barbecue, bon petit dîner. Elisabeth T. nous a rejoints pour manger avec nous. Après le repas, elle et Vincent partent à Vincennes, alors que French et moi restons dormir chez Manus. Demain, faudra se lever tôt, je laisserai ma bicyclette à Bagnolet, et j’irai vers la gare d’Austerlitz pour monter dans un train en partance pour Blois. Là-bas, je retrouverai Elisabeth et les enfants, avant de poursuivre ensemble notre route en voiture vers Plagnolles.

Un grand merci du fond du cœur à mes compagnons de route pour une semaine extra passée ensemble…  et aussi à Elisabeth pour son soutien sans faille !

Le parcours du jour se trouve ici sur le site Wikiloc.

Les photos du jour

La lieue-ban

La lieue-ban

Place de la Rotonde. Vincent a enfilé le maillot jaune pour entrer triomphalement dans Paris.

Place de la Rotonde. Vincent a enfilé le maillot jaune pour entrer triomphalement dans Paris.

John, Paul, George et Ringo

John, Paul, George et Ringo

Tous les parcours dans Wikiloc ont été enregistrés par Manus. Et toutes les photos ont été prises par Manus (il est formidable). Davantage de photos ici.

Balade en vélo avec Manus

Marbach am Neckar

Les 9 et 10 octobre, l’ami Manus et moi-même avons pédalé dur.

Au programme du samedi 9 octobre, randonnée cycliste d’environ 70 km le long du Neckar dans la région viticole située au nord de Stuttgart. Départ de Stuttgart le matin en vélo et retour le soir en train à partir de Bietigheim. Principales communes traversées : Stuttgart, Marbach, Hessigheim, Besigheim et Bietigheim.

Quant au programme du dimanche 10 octobre, départ de Stuttgart le matin en train en direction du sud pour rejoindre Tübingen, puis parcours de 70 km le long du Neckar pour revenir à Stuttgart en vélo. Principales communes traversées : Tübingen, Nürtingen, Plochingen, Esslingen et Stuttgart.

Un grand merci à Manus d’être passé à Stuttgart afin que nous puissions mettre en œuvre ce projet que je méditais depuis longtemps.

Les photos retraçant le déroulement de l’aventure se trouvent ici.